Vue de confinement depuis la fenêtre de… Eléonore Echène, comédienne et metteuse en scène

Retrouvez l’article d’Aveyron Digital News du 3 avril 2020

A quoi occupez-vous vos journées ?

Mes journées sont bien remplies malgré l’arrêt brutal de toutes mes activités de mise en scène et l’annulation de plusieurs spectacles, dont l’Aiglon que nous devions jouer le 21 mars à Millau…

Nous sommes confinés à 5 avec mes deux grandes filles de retour de New-York. C’est donc une organisation énorme que de se remettre à vivre à 5, ce qui ne nous était pas arrivé depuis 6 ans et le départ de ma fille aînée. Que chacun trouve sa place, puisse suivre ses cours (en pleine nuit pour une de mes filles), donner ses cours, écrire, répéter, travailler son piano, chanter, danser… sans se gêner.

Pour mon travail, Corinne Andrieu, la metteuse en scène qui nous dirige dans la pièce L’île des chèvres de Ugo Betti , a maintenu deux répétitions par semaine par Skype. C’est excellent pour garder le rythme de travail, la cohésion de la troupe mais très déstabilisant de travailler sans le contact en chair et en os avec les autres comédiens ! Aventure étrange. Par ailleurs, j’essaie d’accompagner des jeunes qui passent le bac théâtre en option, ils me présentent leurs monologues par skype et je les dirige dans leur jeu de comédiens… Bref on s’adapte comme on peut !

Et puis je me démène toujours beaucoup pour mon frère. C’est très compliqué car on ne peut plus lui envoyer de livres. Comme nous réalisons tous ce qu’il vit, lui, depuis maintenant deux mois ! Isolement total. Pas d’internet, de téléphone, de télé… Les livres sont sa seule survie. Alors avec une amie, ma sœur, et tous les gens formidables du comité de soutien nous nous débrouillons pour que des gens vivant à HK puissent lui en livrer directement. Je lui écris également de très longues lettres au moins une fois par semaine pour lui faire vivre notre quotidien, je lui raconte aussi l’actualité dans le monde, la politique… tout.

Une culture du viol à la française de Valérie Rey-Robert.

Ce n’est pas un livre de confinement, c’est le livre que je lisais au début du confinement. Il fait partie d’une  pile de livres absolument passionnants que j’ai achetés ces derniers mois sur le féminisme, la réflexion sur les fondations sociétales si profondes qui pèsent sur les femmes, sur l’éducation de nos fils…

Votre série TV ou film de confinement ?

Une belle histoire, une série magnifiquement écrite par Frédéric Krivine et Emmanuel Daucé et réalisée par Nadège Loiseau et Marie-Hélène Copti.

Votre chanson de confinement ?

On est là on est là
Aux fenêtres et aux balcons nous on est là
On applaudit les soignants mais pas le gouvernement
Solidaires à 100%  Des gens d’en bas (…)

Chanson écrite par la compagnie Jolie môme et qui me parle grandement !
Il y en a de nombreuses autres car la grande colère qui habite nombre d’entre nous inspire beaucoup de monde.

Plutôt sport ou grignotage ?

Les deux.

Je fais de la danse ou de la gym tous les matins en écoutant les podcasts de La Poudre par Lauren Bastide ou des Couilles sur la table par Victoire Tuaillon mais… le grignotage c’est trop tentant !

Votre tenue de confinement ?

Après mon sport, douche et tenue de mon quotidien hors confinement.

La photo de la plus belle vue de votre confinement ?

La grande terrasse de ma voisine sous la neige de jeudi matin.

Enfin, quelle est la première chose que vous ferez en sortant de confinement ?

J’irai jardiner ! Mon petit balcon sans terre est bien trop frustrant. J’ai grand besoin de nature, de mettre les mains dans la terre, de toucher des arbres, de regarder les animaux, de suivre l’éclosion des bourgeons, d’entendre le chant des oiseaux. Bon j’exagère car j’ai cette chance extraordinaire d’être réveillée chaque matin par le chant des oiseaux en plein centre-ville de Rodez même en temps de non confinement !

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