COVID19 : La municipalité aux abonnés absents

Face au contexte d’aggravation de la crise sanitaire, le Président de la République a  pris des mesures d’urgences pour tenter de rompre la chaîne de contamination liée à la COVID-19. Les conséquences de cette décision accentuent à nouveau la précarisation des situations sociales et économiques de nombreuses familles Ruthénoises, déjà bien fragilisées par les périodes de confinement précédentes.

La fermeture de nombreux commerces qualifiés de non essentiels, l’accroissement des situations de télétravail ajoutés à la fermeture des écoles, des accueils péri-scolaires et des structures d’accueil du jeune enfant de la ville de Rodez, obligent certains parents à cesser leur activité professionnelle et d’autres à interrompre leur démarche d’insertion professionnelle (recherche d’emploi, parcours de formation etc). Elles conduisent également de nombreux jeunes adultes encore à charge de leurs parents à ne plus pouvoir occuper des petits boulots. Ces décisions impactent donc durement le budget quotidien des familles comme lors du 1er confinement. A titre d’exemple M. Fournier, adjoint à la mairie délégué à l’action sociale, donnait récemment dans les colonnes de Centre Presse (article du 15 avril) le chiffre de 90 foyers  inscrits à l’épicerie sociale pour le mois d’avril.

Aussi, nous avons adressé un courrier à M. Tesseydre pour lui faire des propositions, dans un état d’esprit constructif afin de répondre aux difficultés que rencontrent nos concitoyens. Nous lui avons proposé qu’à l’instar de ce qui avait été décidé en conseil municipal au printemps 2020, notre commune puisse lors de notre prochaine assemblée :

  • renouveler les compensations financières dont les familles ruthénoises avaient pu bénéficier tant pour les problématiques de garde que de cantine scolaire.
  • et prolonger ces aides jusqu’à l’issue de l’année scolaire en juin prochain.
  • reconduire la gratuité du stationnement.
  • actualiser le site de la mairie en y incluant un onglet crise covid (informations vaccination, contact du CCAS et de l’épicerie solidaire…) afin d’ y centraliser toutes les informations importantes pour les ruthénoises et ruthénois.

Enfin, alors que depuis plus d’un an les enfants et jeunes n’ont plus eu la possibilité pour s’épanouir de pratiquer dans des conditions optimum des activités socio-culturelles et sportives, nous proposons également, que lors de l’été prochain sur toute la période des vacances scolaires, une offre élargie d’activités et de séjours soient accessibles au plus grand nombre. Ce programme d’activités complémentaires à celui initialement prévu et ses conditions d’accès pourraient être réfléchis en associant aux services de la Mairie les acteurs associatifs locaux.

Le 20/04 M. le  Maire nous a répondu sans vraiment répondre. Nous ne proposions pourtant pas grand-chose, rien de plus, rien de moins que ce qui avait été proposé lors du premier confinement.

Selon lui les aides sociales sont déjà très importantes à Rodez. Que penser donc des aides exceptionnelles octroyées lors du premier confinement ? Etaient elles superflues ? Nous ne le pensons pas. Les Ruthénoises et Ruthénois rencontrent, aujourd’hui à nouveau, des problématiques de garde mais aussi de cantines. Et pour les familles bénéficiant habituellement du tarif social de cantine, en être privé représente une dépense supplémentaire, non négligeable. Dommage que les Ruthénois ne puissent  bénéficier aujourd’hui de la reconduction de cette aide, sous prétexte que d’autres villes en France n’en font pas autant.

Concernant le stationnement, M. le Maire refuse d’en reconduire la gratuité le temps du confinement et nous rappelle que le budget parking doit s’équilibrer. Nous en sommes conscients, mais cet argument de M. Tesseydre est incohérent. En effet, nous avons posé la question en commission et en Conseil Municipal, la réponse des adjoints a été unanime : Le stationnement de surface ne rentre pas dans le budget des parkings qui nécessite d’être équilibré. Donc oui, nous pourrions financer la gratuité des parkings le temps du confinement, si la volonté politique était là. Les Ruthénoises et Ruthénois qui habitent en zone payante et qui se retrouvent en télétravail ou en chômage partiel se retrouvent obligés de laisser leurs voitures en ville et donc de payer le stationnement alors qu’en période normale ils prennent la voiture pour aller au travail. Cette mesure n’a pas pour but d’attirer encore plus de voitures en ville, comme le prétend M. le Maire, mais juste de ne pas obliger les personnes en télétravail ou au chômage partiel à bouger leurs voitures toutes les deux heures afin de ne pas amputer leur budget dans cette période difficile.

M. le Maire évoque ensuite la mise en place « d’ici quelques mois » de la gratuité des bus. Nous nous en réjouissons en effet, c’est une mesure que nous avons porté dans notre projet municipal et que la majorité a d’abord dénigré avant de la reprendre à son compte. Néanmoins, l’objet de notre courrier était une aide d’urgence face aux difficultés actuelles des Ruthénoises et des Ruthénois.

Quand à nos autres propositions, M. le Maire n’y fait tout simplement pas allusion dans son courrier.

Ce courrier de M. le Maire nous amène à nous interroger sur les motivations de ce dernier dans l’octroi des aides lors du premier confinement. Etait-ce pour aider les Ruthénoises et les Ruthénois dans cette période difficile ou est ce que le fait que les élections municipales avaient lieu le mois suivant ont pesé sur la motivation de la majorité ? Devrons nous attendre les prochaines élections municipales pour voir à nouveau une aide d’urgence être débloquée?

Réponse de M. Christian Teyssèdre à notre courrier :

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