Nous avons parcouru un long chemin depuis octobre 2021, lorsque Christian Teyssèdre a diffusé dans toutes les boîtes aux lettres des Ruthénois et Ruthénoises le journal « Engagement citoyen, votre avis nous intéresse ». Ce périodique présentait en grande pompe, sur une double page, le projet d’une nouvelle médiathèque à Combarel. Cependant, l’avis des Ruthénoises et Ruthénois, sollicité à l’époque, n’a jamais été divulgué publiquement. Pourquoi cette réticence ? Les résultats recueillis étaient-ils en décalage avec les attentes de la majorité municipale ?
Près de trois ans plus tard, le débat autour de la médiathèque refait surface. En effet, non seulement le projet de nouvelle construction n’a pas vu le jour, mais l’actuelle médiathèque demeure, attendant une rénovation, figée dans le temps.
Au Conseil Municipal de février 2024, Christophe Lauras a présenté oralement un plan de rénovation de la médiathèque existante, écartant l’idée d’un nouvel établissement qui avait été, un temps, envisagé à l’emplacement de l’ancien commissariat en centre-ville.
Lors de la dernière séance du Conseil Municipal, le 29 mars 2024, une demande de subvention à la DRAC a été proposée, esquissant les contours de la future médiathèque en quelques lignes. Cependant, aucun plan détaillé, même provisoire, n’a été fourni.
Nous avons choisi de nous abstenir lors du vote sur cette demande, préoccupés par les implications des innovations, telles que l’automate de prêt, sur le personnel et par l’ambiguïté entourant l’aménagement de l’espace futur de la médiathèque, qui doit s’adapter à de nouvelles pratiques dans un cadre restreint.
Il est indéniable que la médiathèque nécessite une rénovation, voire une extension si un déménagement est exclu. Une possibilité aurait été d’étendre les locaux dans la galerie Sainte-Catherine, un achat envisagé initialement par Christian Teyssèdre auprès du département, pour y loger la Halle, offrant ainsi un espace accru pour les expositions.
La modernisation pour inclure des services numériques et l’agrandissement de la ludothèque sont essentiels, mais ne doivent pas se faire au détriment de secteurs importants comme l’audiovisuel, qui génère plus de 20 000 emprunts annuels.
L’accessibilité est également cruciale : la médiathèque doit s’étendre au-delà de ses murs pour toucher les quartiers périphériques, permettant à tous les Ruthénois et Ruthénoises d’emprunter des livres sans se déplacer en centre-ville.
L’équipe de la médiathèque doit être renforcée pour dynamiser ces espaces et éviter les fermetures pendant les périodes clés, comme les vacances scolaires. Des bureaux spacieux sont nécessaires pour assurer le bien-être des employés, sans empiéter sur les espaces publics.
Enfin, la médiathèque doit s’ouvrir sur la ville, par exemple, en installant un bar lecture sur la place devant la médiathèque durant les beaux jours d’été, et multiplier les initiatives dans les espaces publics comme le jardin, les haras et les quartiers.
La médiathèque, en tant qu’espace de partage intergénérationnel, ne pourra pleinement remplir sa mission que si les moyens et l’espace nécessaires lui sont alloués.
… et pourquoi pas, pour libérer de l’espace, créer ailleurs une vraie ludothèque, avec des espaces de jeu sur place dédiés selon les tranches d’âge, pour un moment de loisir, de développement moteur , d’apprentissage, utile à tous les parents de la ville, les grand-parents, les travailleurs de la petite enfance et du grand âge… Tiens, on pourrait même utiliser le parking à l’abandon (entre la crèche et la maison de retraite), qui manifestement a besoin d’être couvert pour arrêter les infiltrations persistantes dans le magasin au dessous… D’une pierre, deux coups. C’est pas une bonne idée? Mais pour le service au public, on va toujours à l’économie.